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Les élections présidentielles qui ont eu lieu au Gabon, depuis l’ère du multipartisme institutionnel sont marquées par une certaine similitude. Et pourtant, on peut objectivement distinguer trois moments : le règne du père, le moment de la transition et le règne du fils. En dépit du changement des acteurs impliqués, les similitudes sont frappantes.

« Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre ». Ces propos seraient de Karl Marx. Ils sonnent comme une invitation à connaître l’histoire. Connaître l’histoire et la comprendre permettrait de ne pas reproduire des expériences malheureuses d’autrefois. L’histoire est le récit des événements passés, mais elle n’est pas qu’un récit, elle est surtout fondatrice des valeurs, des idéaux et même de l’âme d’un peuple. Pourquoi est-il important pour nous Gabonais, de nous pencher sur l’histoire des élections présidentielles en cette année 2023 ?

A priori, une élection présidentielle est l’événement politique par lequel les citoyens d’un État élisent celui qui dirigera l’État pour une durée fixée par la Constitution. Dans cette perspective, voter est un acte citoyen qui permet de choisir le président du pays lors d’un scrutin. Mais au Gabon, il semblerait que le vote du peuple n’ait jamais été respecté depuis l’avènement du multipartisme. À ce sujet Wilson-André Ndombet, affirme que « Le PDG, parti au pouvoir, depuis 1968, s’est résolu, en dépit de la législation du multipartisme au Gabon, en 1990, (…) à brider les résultats des scrutins et à rejeter, par conséquence, l’alternance politique(1) » au sommet de l’État. Le problème que soulève un tel constat est celui de la pertinence du vote au Gabon. Dès lors, pourquoi participer au vote tant que les règles démocratiques entérinées par la Constitution ne sont pas favorables à l’éclosion d’une démocratie crédible ?

D’après notre hypothèse, si la constitution n’entérine pas la limitation des mandats présidentiels et le scrutin à deux tours, les élections au Gabon ne seront pas réellement démocratiques.

 

Notre démarche vise à éveiller la lucidité des Gabonais, afin que la période post- électorale ne soit pas à nouveau le théâtre des violences sociopolitiques. Pour étayer notre propos, nous prendrons appui sur l’histoire des élections présidentielles relatée par certains universitaires Gabonais. Aussi, optons-nous pour un travail en trois parties : la première exposera la période qui va de l’indépendance au multipartisme (1960 à 1990). La seconde, celle qui va du multipartisme constitutionnel au monopartisme effectif (1990 à 2016). Enfin, la dernière déduira des enseignements des précédentes élections en vue de choisir en toute lucidité l’attitude qu’il conviendrait d’adopter en 2023.

I. DU REGNE DU MONOPARTISME A L’INSTITUTIONNALISATION DU MULTIPARTISME : 1960 A 1990 (30 ANS)

En 1960, le Gabon accède à l’indépendance. Officiellement, il assume les responsabilités politiques inhérentes à son nouveau statut. Ancienne colonie française, le Gabon se positionne sur la scène internationale politique en tant que République et non en tant que Royaume. En 1961, Léon Mba est élu président de la République gabonaise en tant que candidat unique. C’est l’ère du monopartisme. Léon Mba demeure président de la République gabonaise de 1961 à 1967. À partir de 1965, l’état de santé de Léon Mba vacille et Albert-Bernard Bongo assure l’exercice du pouvoir. En dépit de son état de santé, Léon Mba est réélu président de la République en 1967. Il meurt le 27 novembre de la même année.

Le 28 novembre 1967, à la suite du décès de Léon Mba, Albert-Bernard Bongo devient Président de la République. Un an plus tard (1968), le nouveau Président fonde le Parti démocratique gabonais (PDG).

Jusqu’en 1990, le Gabon est sous l’ère du monopartisme politique(2). Après 22 ans de règne sans partage du PDG (1968 à 1990), l’année 1990 marque un tournant essentiel sur la scène politique gabonaise. En effet, cette année est ponctuée de multiples manifestations politiques de rue, ce qui engendra des violences aussi bien verbales que physiques. Deux forces en présence s’opposent : le régime au pouvoir et l’armée d’un côté, décidés à maintenir le statu quo du parti unique, et de l’autre, l’opposition soutenue par le peuple en quête de démocratie. Face à cette situation de crise politique sans précédent, le pouvoir en place décide d’organiser une Conférence Nationale à laquelle les leaders de l’opposition prirent part.

Le 23 avril 1990 à Libreville, a lieu la Conférence nationale sur l’avenir politique du Gabon. Les conclusions de cette Conférence sont en faveur du multipartisme(3). Comme le dit Wilson-André Ndombet, l’année 1990 embraye la marche vers l’idéal démocratique4. La Constitution de 1991 consacre le multipartisme, instaure une élection présidentielle à deux tours et un mandat présidentiel de 5 ans, renouvelable une fois. L’idéal démocratique tant convoité par le peuple est inscrit dans la Constitution de 1991.

II. DU MULTIPARTISME INSTITUTIONNEL AU MONOPARTISME EFFECTIF (1990- 2016)

Cependant, l’enchantement ne dure pas longtemps, puisque les dispositions de la Constitution de 1991 relatives à l’élection du Président de la République vont être progressivement modifiées. En prévision du scrutin de 2005 par exemple, le Parlement abroge une disposition de la Constitution qui aurait empêché Omar Bongo de se représenter aux élections de 2005. Désormais, l’article 9 de la Constitution (Loi n°13/2003 du 19 Août 2003) dispose que le Président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il est rééligible. L’élection est acquise au candidat qui obtient le plus grand nombre de suffrages. Comme nous pouvons le constater, ces modifications ont pour but d’empêcher l’éclosion de la démocratie(5). En modifiant les dispositions relatives à la limitation des mandats présidentiels, et l’élection à deux tours, le parti en place s’assure une stratégie constitutionnelle pour se perpétuer au sommet de l’État.

1/ Élections présidentielles sous le règne de Bongo père.

En décembre 1993, a lieu la première élection présidentielle au Gabon avec plus de 10 candidats. Malgré de nombreuses irrégularités, les observateurs étrangers, notamment français, apportent leur caution au scrutin(6). Le Président Albert-Bernard Bongo est réélu avec 51,20% des voix devant Paul Mba Abessole avec 26,50% des voix(7).


À l’issue de ce scrutin, une forte protestation populaire des résultats pousse l’armée à tirer sur les manifestants dans la capitale. Des émeutes éclatent et des civils sont tués. Le Gouvernement instaure le couvre-feu pour contenir les manifestants.

Cinq ans après les premières élections présidentielles sous l’ère du multipartisme, se tient la deuxième élection présidentielle en décembre 1998. Malheureusement, comme en 1993, « les mêmes causes produisent les mêmes effets : faute d’une organisation crédible, pour un scrutin juste et transparent, le candidat du PDG remporte les élections(8) » avec 66,99% des voix contre 16,50 pour le candidat Pierre Mamboundou. Le scénario est presque le même : les résultats sont contestés par l’opposition, s’en suivent des manifestations populaires, les forces de l’ordre qui dispersent les foules n’hésitent pas à tirer. Pierre Mamboundou, candidat malheureux de l’UPG, dénonce les résultats et introduit, comme Paul Mba Abessole, un recours en annulation, mais sans succès.

Sept ans plus tard, en 2005, aura lieu la troisième élection présidentielle sous l’ère du

multipartisme. Mais à nouveau, est élu le président sortant avec 79,18% des voix contre 13,61% pour le candidat Pierre Mamboundou. Ce dernier conteste les résultats officiels, mais toujours sans succès. Les manifestations populaires éclatent principalement à Libreville et Port-Gentil. Les forces de l’ordre n’hésitent pas à tirer sur les manifestants, des civils sont tués.

2/ 2009 ou la cristallisation de l’espoir d’une alternance politique au Gabon

Le 8 juin 2009, le Président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, meurt. L’intérim du pouvoir est assuré par la Présidente du Sénat Rose Francine Rogombé. Le 30 août 2009, des élections sont organisées afin d’élire le nouveau Président du Gabon. Si l’engouement lors des élections présidentielles précédentes témoignait de la volonté du peuple de voir apparaître un changement au sommet de l’État, celle de 2009 cristallisait l’espoir d’une alternance politique à la tête de l’État.

En effet, une des grandes figures politiques de l’époque, Mba Obame (longtemps Ministre de l’intérieur), affirme que la succession présidentielle suivra strictement la voie constitutionnelle, contrairement « aux plans machiavéliques attribués à une personne ou à une autre, en particulier au ministre de la Défense », en référence aux fortes suppositions d’une succession d’Ali Bongo à son père(9). Aussi, confesse-t-il avoir été l’un des artisans du verrouillage démocratique et par conséquent, de connaître le mécanisme de déverrouillage, détenir même la clé. Ces mots amplifient l’espoir des populations et suscitent l’adhésion des foules.

 

Toutefois, Ali Bongo fils du défunt Président et candidat du PDG, est élu avec 41,73 % des voix contre 25,88% des voix pour le candidat André Mba Obame(10). Son élection est contestée par André Mba Obame et Pierre Mamboundou, encore une fois sans succès. La proclamation des résultats est suivie d’émeutes à Libreville et à Port-Gentil. La répression fait plusieurs victimes.

3/ Élection présidentielle sous le règne de Bongo fils

Sept ans plus tard, le 27 août 2016, l’élection présidentielle gabonaise s’est tenue. Ali Bongo est réélu avec 49,80% des voix contre 48,23% pour le candidat Jean Ping. Ces résultats sont aussi controversés et non reconnus par l’opposition, ce qui mène à une crise post-électorale. Des manifestations éclatent comme pour les précédentes élections, l’armée n’hésite pas à tirer pour réprimer les populations. Le quartier général du candidat Jean Ping a été assailli et de nombreuses personnes incarcérées, blessées, mortes ou disparues sont signalées. La contestation populaire est d’ailleurs d’une ampleur jamais égalée depuis 1990 -1993 : Libreville, Port-Gentil, Bitam, Oyem, Lambaréné… ont connu des émeutes. La diaspora gabonaise s’est mobilisée comme jamais auparavant pour manifester leur mécontentement et exiger le respect du bulletin de vote. Internet a été coupé puis bridé et l’accès aux réseaux sociaux a été bloqué(11).

III. DU RECIT A L’ENSEIGNEMENT

Les élections présidentielles qui ont eu lieu au Gabon, depuis l’ère du multipartisme institutionnel sont marquées par une certaine similitude. Et pourtant, on peut objectivement distinguer trois moments : le règne du père, le moment de la transition et le règne du fils. En dépit du changement des acteurs impliqués, les similitudes sont frappantes.

 

Partant, on constate que le parti démocratique gabonais remporte toujours les élections présidentielles. En dépit d’une forte protestation des résultats officiels par l’opposition et les populations qui remettent en cause aussi bien l’organisation que la fiabilité des résultats, la Cour Constitutionnelle valide l’élection du candidat du PDG. S’en suivent une vague de manifestations et le déferlement de violence entre manifestants et force de l’ordre. Quelques dizaines de blessés et de morts. Un mois après, le pays retrouve son calme.

1/ Violation du sens du vote au Gabon ?

D’après les protestations de l’opposition et des populations au lendemain des élections présidentielles, toutes ces élections depuis l’ère du multipartisme sans exception, seraient entachées d’irrégularités flagrantes et de fraude massive. Se pose alors la question de la pertinence du vote au Gabon. En effet, selon le juriste B. Guèye « l’acte électif n’a de sens, au fond, que s’il permet à terme l’alternance démocratique, c’est-à-dire s’il réunit les conditions d’un changement sans effusion de sang, l’alternance étant un puissant indicateur de l’enracinement d’une l’expérience démocratique(12) ».
 
Or, au regard de l’expérience démocratique gabonaise enclenchée depuis 1990, force est de constater que l’acte électif du Président de la République ne revêt pas son sens profond. Le récit des différentes élections montre que le vote n’a pas permis de réaliser l’alternance politique au sommet de l’État. Pire encore, les élections présidentielles sont toutes entachées d’actes de violences physiques entraînant une effusion de sang, ce qui est contraire au principe de la démocratie.
Dans ce contexte, on peut déduire que le vote est dépouillé de son sens politique et par conséquent nul d’intérêt pour la démocratie, idéal politique auquel aspire la population gabonaise et auquel souscrit la Constitution de la République gabonaise. C’est en tenant compte du contexte électoral au Gabon que Rufin Dinzambou affirme que « les élections ne jouent plus leur rôle principal, celui de permettre au peuple de choisir librement ses élus, en l’occurrence son président de la République ; elles ne sont plus un instrument de contrôle et de sanction du pouvoir par les populations(13) ». D’où la nécessité, aussi bien pour les citoyens que pour les gouvernants de s’interroger sur l’importance de ces scrutins aussi bien pour la vie politique et sociale, qu’économique du Gabon.

2/ Une lueur d’espoir pour le scrutin de 2023 ?

L’année 2023 est une année électorale. La Concertation politique de février 2023 laissait espérer des changements significatifs dans les règles relatives aux élections présidentielles. L’objectif de cette concertation, disaient-ils, était de préparer en amont le déroulé du prochain scrutin en vue d’élections crédibles, transparentes et apaisées. L’axe de négociation porté par l’opposition concernait les mandats politiques et notamment la limitation du nombre de mandats et l’élection à deux tours.

 

Toutefois, les résultats de cette concertation laissent à désirer quant à l’avenir démocratique du pays. Certes, il a été décidé d’une harmonisation des mandats politiques. Mais qu’est-ce que cette harmonisation pourrait apporter dans le souci de crédibilité et de transparence attendues par les populations gabonaises ? En quoi ramener le mandat présidentiel à cinq ans et réaffirmer le scrutin à un tour pour les présidentielles contribueraient à des élections transparentes ? Malheureusement, cette concertation semble ne pas laisser grand espoir quant à l’issue des futures élections présidentielles.

3/ Perspectives pour l’élan démocratique au Gabon

D’après notre hypothèse de départ, la lutte pour l’éclosion de la démocratie doit se faire d’abord au niveau de la Constitution notamment aux dispositions de l’article 9 relatives à l’élection du Président de la République, avant de s’opérer dans les urnes. Puisque cela n’échappe à personne que les dispositions de cet article ont été modifiées en 2003(14) afin de permettre au candidat du PDG de briguer un troisième mandat, nous pouvons alors penser que le retour aux dispositions de 1991 favoriserait la possibilité de l’alternance politique au sommet de l’État.
 
Comme le dit Wilson-André Ndombet, la loi fondamentale telle qu’elle est actuellement « a des dispositions scélérates, donc loin d’être démocratiques(15) ». Par conséquent, tant que les éléments constitutifs d’une démocratie crédible ne seront pas effectifs dans la Constitution gabonaise, le vote aura toujours l’air d’un simple jeu, sans signification concrète. 
 
Pour que le progrès démocratique ait lieu, il faut que ceux qui incarnent l’opposition au Gabon parlent d’une seule voix, qu’ils revendiquent avec la plus grande énergie le retour des dispositions de l’article 9 de 1991. L’une des attitudes les plus courageuses qu’aurait pu incarner l’opposition en dépit de leur divergence, est le refus de participer aux élections tant qu’il ne serait pas entériné par la Constitution la limitation des mandats présidentiels et l’élection à deux tours. Une autre attitude possible serait la coalition des différents partis de l’opposition en un seul.

CONCLUSION

Au terme de cette réflexion citoyenne consacrée à la pertinence du vote au Gabon, il nous a semblé indispensable de partir de l’histoire des élections présidentielles au Gabon. Cette histoire nous a permis de réaliser que le vote ne remplit pas sa fonction, ce pour quoi il est instauré et institué. Ce qui fait dire à Wilson-André Ndombet que le PDG persiste dans l’enfermement du corps électoral et du viol du sens du vote(16). Il nous semble donc qu’en l’état actuel de la Constitution gabonaise, le vote n’est d’aucun intérêt. C’est la raison pour laquelle, le combat pour le progrès démocratique doit d’abord se faire dans la Constitution avant d’entrevoir la possibilité d’une concrétisation dans les urnes.

Articles
• Ndombet W-A, « Processus électoraux, alternance et violences politique au Gabon (1990-2009 », dans Processus électoraux et immobilisme politique au Gabon (1990-2009), sous la direction de Wilson-André Ndombet, Collection « Études africaines », série politique, l’Harmattan, 2015.


• Nze-Nguema A. M., « La violence politique au Gabon de 1990 à 1994 », dans Processus électoraux et immobilisme politique au Gabon (1990-2009), sous la direction de Wilson-André Ndombet, Collection « Études africaines », série politique, l’Harmattan, 2015.


• Ndombet W-A, « Imaginaire des acteurs, ambitions et alternance politique au Gabon : quelle problématique en 2009 ? », dans Processus électoraux et immobilisme politique au Gabon (1990-2009), sous la direction de Wilson-André Ndombet, Collection « Études africaines », série politique, l’Harmattan, 2015.


• Dinzambou R, « Violence politique postélectorales et incidences socioéconomiques au Gabon : le cas des élections présidentielles de (1993-2009) », dans Processus électoraux et immobilisme politique au Gabon (1990-2009), sous la direction de Wilson-André Ndombet, Collection « Études africaines », série politique, l’Harmattan, 2015.


• Guèye B, « La démocratie en Afrique : succès et résistance », dans La démocratie en Afrique, Pouvoir, Revue trimestrielle publiée avec le concours du Centre national du livre, n° 129, 2009.


Articles en ligne
• Dodzi Kokoroko, Les élections disputées : réussites et échecs dans Pouvoirs 2009/2 (n°129), pages 115 à 125 Éditions Le Seuil. https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2009-2-page-115.htm, consulté le 26 juin 2023.


• Perspective Monde, Outil pédagogique des grandes tendances mondiales depuis 1945,https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse?codeAnalyse=851


• Wikipédia, Élection présidentielle gabonaise de 2009, https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_gabonaise_de_2009 , consulté le 14/06/2023.

 

• Wikipédia, André Mba Obame, https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Mba_Obame, consulté le 14/06/2023

 

• Blog «Africa4», Gabon : élections présidentielles, contestation et répression depuis 1990, https://www.liberation.fr/debats/2016/09/18/gabon-elections-presidentielles-contestation-et-repression-depuis-1990_1816885/ consulté le 4/03/2023

 

• https://www.universalis.fr/evenement/5-20-decembre-1993-reelection-du-president-omar-bongo consulté le 4/03/2023

 

• Wikipédia, Élection présidentielle gabonaise de 1993, https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_gabonaise_de_1993 consulté le 4/03/2023